Il y a ceux qui sont contrôlés par des organismes de certification (comme l’OJD – Office de justification de la diffusion) et les autres qui annoncent n’importe quoi. Étude de cas dans la sphère des sites BtoB du tourisme (1). 

Chacun y va de ses performances d’audience pour séduire les annonceurs publicitaires et les services de presse : 10.000, 20.000 ou 30.000 visiteurs uniques par jour. Les chiffres les plus fantaisistes circulent.

Certains, à l’instar de Tourmag.com – leader de l’information des professionnels du tourisme sur Internet – ne souffrent d’aucune contestation de fond. Contrôlées mensuellement par des organismes agréés, leurs audiences peuvent être considérées comme fiables même si elles fournissent une vision approximative de la réalité. En effet, un visiteur peut cliquer sur un article et s’en tenir qu’à ses seuls titre et introduction. Aucune donnée ne peut confirmer qu'il est lu partiellement ou totalement.

D’autres, ceux qui n’ont pas sollicité l’agrément d’un organisme vérificateur, usent de stratagèmes pour le moins contestables. Nous les avons identifiés.

Ainsi, ce site dont nous tairons le nom de domaine par charité, met chaque jour ses articles en ligne entre minuit et une heure du matin. À peine sont-ils visibles que leurs compteurs de visites affichent 577 ou 748 vues. Entre 00h10 et 00h20, plusieurs centaines de personnes auraient donc consulté un article qui ne comptabilisera en fin de journée, vers 19 heures, que 900 ou 1.000 vues. Absurde ! Autant dire que les compteurs sont programmés pour afficher dès la mise en ligne un nombre significatif de visiteurs… imaginaires.    

Les articles comportant une vidéo sont aussi de précieux indicateurs de bidonnages. Sur cet autre site dont nous taironsl’identité, les chiffres sont complètement incohérents.

Certains articles annoncent pourtant clairement la couleur : Ils se résument à la très courte présentation d'une vidéo (mention généralement indiquée dans le titre). Le lecteur est donc parfaitement informé de ce qu’il va y trouver. Il est donc curieux que l’article soit consulté 1.200 ou 1.500 fois en fin de journée alors que la réalisation hébergée sur YouTube comptabilise 70 vues. Le grand écart ! Autrement dit, plus de 95% des lecteurs n’ont pas regardé la vidéo annoncée dans le lien qu’ils ont ouvert. Étonnant, non ?

Autre indicateur d'audiences surévaluées, l'absence de commentaires déposés (notamment sur des sujets sensibles ou polémiques). Quand vos articles du jour reçoivent (selon vos compteurs bidouillés) des milliers de visiteurs, parfois plus de 10.000 en cumulé, et que pas un seul avis n'est posté il y a de quoi s'interroger. Surtout quand les mêmes informations suscitent de longs échanges sur d'autres sites.

Des truchements plus subtiles permettent de doper les audiences, notamment celles correspondant au nombre de « pages vues ». Pour cela, il suffit de scinder le contenu d’un article en invitant le lecteur à cliquer sur la suite, qui ouvrira une nouvelle page. Magique !

Sur ce principe, une enquête approfondie peut se dérouler sur 5, 6 ou 10 pages. Un seul lecteur assidu générera alors autant de clics. Ainsi, un éditeur filou pourra annoncer fièrement à ses annonceurs 600, 1.000 ou 2.000 « pages vues » ne correspondant en réalité qu’à 100 ou 200 lecteurs. Et ainsi de suite… Les interprétations et bidouillages sont infinis.

L’audience de certains sites Internet BtoB du tourisme est donc fantaisiste et invérifiable dès lors qu’elle n’est pas certifiée par un organisme de contrôle. Quand elle l’est, rien ne garantit que les lecteurs comptabilisés ont effectivement consulté l’article ou s’ils se sont contentés d’en survoler le titre et l’intro. Et comme nous l’avons évoqué, le nombre de « pages vues » certifié peut être artificiellement gonflé.

Seule la vidéo garantit une audience quantifiable et qualifiable. Youtube Analytics fournit des données d’une précision d’horloger : Nombre de vues, durée de visionnage, origines géographiques des visiteurs, fidélisation, contextes de lecture, sources de trafic, appareils utilisés, partages, appréciations…

Autrement dit, vous savez combien de vidéonautes ont regardé votre production du début à la fin, le moment où ils ont décroché, par quel biais ils ont accédé à votre réalisation, quel techno ils utilisent, dans quels pays ils résident…

Alors que la plupart des sites BtoB du tourisme reconnus revendiquent des articles vus 1.000, 2.000 ou 3.000 fois, chiffres sujets à caution, le microscopique Toptrip.tv affichent des vidéos vues 5.000, 9.000, 25.000 fois, chiffres certifiés par Youtube Analytics.

Mais nous pouvons fournir des informations plus précises encore : Ainsi cette vidéo a été vue 39.000 fois. 57% des vidéonautes l’ont regardé jusqu’à son générique de fin. 35% y ont accédé via des sites professionnels. 22% par une plateforme d’entreprise. 20% via Facebook. 15% par une recherche Google/Youtube… On apprendra aussi que 60% des visionneurs sont métropolitains, 18% martiniquais, 12% réunionnais, 10% ivoiriens (notre exemple concerne une compagnie aérienne).

Annonceurs, services de presse et de communication des opérateurs du tourisme, soyez vigilants ! Ne succombez pas aux sirènes des audiences manipulées. Investissez sur des supports en mesure de garantir une visibilité contrôlable de vos actions de communication.

C’est un ex-pro du médiaplanning qui vous le recommande ici.

(1) Il va sans dire que notre conclusion s'applique à toute la sphère Internet.  

Yves Barraud pour Toptrip.tv