Si vous envisagez de visiter un jour la Baie d’Halong, faites-le rapidement. N’attendez pas ! Le boom économique que connaît le Vietnam n’épargnera pas cette merveille de la nature. De-là à ce qu’on la transforme en parc d’attractions géant…

 Le contraste est saisissant, irréel pour le voyageur qui n’y était pas préparé. Sur la route qui relie Hanoï à la Baie d’Halong, les défenseurs de la nature auront un haut-le-cœur. Des usines par dizaines (principalement des cimenteries), des chantiers colossaux, des routes défoncées, des bâtiments industriels construits n’importe où…

Plus loin, d’énormes panneaux publicitaires barrent le paysage et vantent l’édification de marinas géantes. Puis, encore d’autres chantiers… Le paysage est mité sur toute la route qui sépare Hanoï de la Baie d’Halong, elle-même cerclée de zones industrielles. On peut craindre le pire pour l’avenir.

La nature et les paysages victimes du boom économique

Le Vietnam connaît un boom économique sans précédent. Depuis 10 ans, le pays enregistre un taux de croissance «à la chinoise» (entre 6 et 8% par an) et, forcément, ça s’en ressent. Il y a dix ans, le vélo y était encore roi. Aujourd’hui, les scooters le détrônent. Demain, circuleront des voitures par millions, par dizaines de millions. Les infrastructures suivent cette course effrénée au développement, d’autant que le Vietnam est soumis à une énorme poussée démographique. Le pays passera de 87 millions d’habitants (en 2010) à 125 millions en 2025. Ici, paysages et rizières sont soumis à rude épreuve, sans plans d’aménagement. Chacun semble livré à lui-même, libre de construire où il veut, ce qu’il veut.

Malgré un environnement malmené, la magie opère

La Baie d’Halong n’est pas épargnée par cette fièvre industrieuse. Pourtant, dès qu’on embarque sur une des 400 «jonques» (1) qui naviguent sur ses eaux, la magie opère. Le site, composé de 1.900 îlot calcaires, est grandiose, envoûtant, surtout à la tombée de la nuit ou tôt le matin, quand il n’est pas encore envahi d’embarcations diverses : porte-conteneurs, barges, petits pétroliers…Quand ses anses, ses baies abritées, ses recoins secrets, ne sont visités que par les petits bateaux des pêcheurs et ramasseurs de coquillages accrochés aux falaises abruptes des îlots. Le spectacle est permanent, changeant, tantôt brumeux, tantôt dégagé, mélancolique ou coloré. Un pur enchantement.

Mais, au détour d’une crique, la désolation apparaît parfois, de plus en plus souvent : un amoncellement d’immondices, de matières plastiques, de détritus.

Ne pas hésiter à casser sa tirelire

Alors, pour profiter au maximum de la magie de l’endroit, il faut absolument passer une nuit à bord d’un bateau et, pour cela, ne pas hésiter à casser sa tirelire pour s’offrir l’exception.

« Pour beaucoup de clients, la Baie d’Halong est le voyage d’une vie. C’est parfois leur principale motivation de venir en Asie. Peu d’endroits au monde suscitent une telle fascination sur les voyageurs. En réponse, leur attente est énorme », nous confiait Vincent Le Cannelier, alors General Manager de la compagnie de croisières Paradise Cruises qui exploite des bateaux 5 étoiles (2).

Pour profiter pleinement de cette merveille, il ne faut pas hésiter à y mettre les moyens. Et le faire rapidement. Car dans les 10 ans qui viennent, au vu des projets annoncés et faute de mesures de protection de l’environnement, ce paradis terrestre pourrait se transformer en parc d’attractions géant pour tourisme de masse.

La Baie d’Halong, c’est maintenant qu’il faut s’y rendre.   

(1) Il s’agit en réalité de caboteurs auxquels on ajoute des voiles décoratives pour leur donner un faux air de jonques. Les embarcations traditionnelles sont en voie de disparition.

(2) Plus d’infos sur Paradise Cruises
www.paradisecruises.org    

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